Une façon de faire la guerre. La prise de Cambrai (octobre 1918)

La bataille, qui commença avec la traversée du canal du Nord le 27 septembre 1918 et se termina avec la prise de la ville de Cambrai le 10 octobre, est un excellent exemple de la complexité qu’a prise la guerre au début du XXe siècle. Elle sera la dernière bataille impliquant toutes les formations importantes du corps d’armée canadien. Cette bataille est aussi exemplaire de la façon de faire de ce même corps d’armée, qui n’existait que depuis trois ans, mais qui avait remporté des victoires spectaculaires à la crête de Vimy et à la côte 70. Néophyte à la guerre industrielle, l’armée canadienne fit un appren­tissage accéléré – à un prix qu’il est souvent difficile d’imaginer. En 1915, ayant envoyé une division de quelque 18 000 soldats sur le front ouest pour appuyer l’Empire britannique, le Canada perdit le tiers de ces hommes en une semaine, en grande partie lorsque les bataillons canadiens lancèrent leurs contre-attaques, massés en rangs comme sur le terrain de parade. Évidemment, la tactique de la fin du XIXe siècle était à réviser.
Les Cent Jours (comme on a appelé depuis cette période) furent moins coûteux que les batailles de 1915 et 1916, mais coûtèrent tout de même cher. Par contre, ce qui avait changé, c’est la façon d’appréhender cette guerre. Le major-général Arthur Currie et ses officiers d’état-major étaient prêts à dépenser des quantités prodigieuses de munitions pour diminuer les pertes des soldats. Ils cherchaient à vaincre l’ennemi, mais pas à n’importe quel prix: commandants de bataillon de brigade n’hésitaient pas à dis­cuter les ordres s’ils les jugeaient trop onéreux en vie humaine, et ils n’hésitaient pas à dénoncer les pertes énormes et inutiles subies dans une opération particulière.

Étudier la bataille de canal du Nord/Cambrai et les autres engagements des Cent Jours nous permet de tirer une leçon qui va bien au-delà de la tactique et de la technique et se situe plutôt au niveau de la morale. Il arriva un moment où les membres du corps d’armée canadien cessèrent d’être des hommes à sacrifier et devinrent des techniciens, cherchant à se servir de leurs connaissances pour vaincre l’armée allemande; ils devinrent une ressource qu’il fallait protéger et non plus gaspiller.

Si, pour certains analystes, la guerre est une science qu’on peut décrire comme un jeu d’échecs, pour Bill Rawling, elle fait partie de l’expérience humaine, et ce qu'accomplissent les soldats reste plus important que les lignes et symboles qu’on pourrait dessiner sur une carte.

L'auteur

Bill Rawling est historien à la Direction Histoire et patrimoine du ministère de la Défense nationale (Canada). Il livre ici une histoire magistrale d’une bataille méconnue dans l’historiographie militaire canadienne.

Caractéristiques

Titre: Une façon de faire la guerre. La prise de Cambrai (octobre 1918)
AuteurBill Rawling

Année: 2006

Collection: Histoire militaire

Format: 15 x 22,5 cm

ISBN: 978-2-922865-41-7

Pages: 236 (photos, cartes, index)

Prix: 24,95$