La fin de la société. Débats contemporains autour d'un concept classique

La sociologie contemporaine est dans une situation des plus paradoxales. D’un côté, les invocations de la «société» comme référent de sens commun ont proliféré tout au long du XXe siècle (société moderne, société industrielle, etc.). D’un autre côté, le concept même de société se retrouve au cœur de nombreux débats ayant trait à son inscription dans la réalité, à sa pertinence épistémologique ou encore à sa nouvelle impertinence. Ce sont alors au moins deux postures qui sont distinguables. La première, qui peut être qualifiée de reconstructionniste, envisage le concept comme un outil de travail – certes perfectible – destiné à éclairer la compréhension du vivre-ensemble. La deuxième posture, déconstructionniste celle-là, est particulièrement vigoureuse depuis les années 1960 et met à profit l’analyse des acteurs, des mouvements sociaux, de la culture, de la mondialisation et plus généralement de la postmodernité. Pour ceux qui s’inscrivent dans cette perspective, la constellation des problèmes qui gravitent autour de l’idée de société constitue un prétexte pour en justifier le rejet – selon justement l’hypothèse d’une «fin de la société».
Les sciences sociales commencent tout juste à s’emparer de cette hypothèse provocatrice d’une manière réflexive et à faire de l’existence de la  société un objet de réflexion en bonne et due forme. La francophonie est même particulièrement en retard à ce chapitre. D’où la pertinence du présent collectif, dont l’objectif explicite est d’examiner les perspectives et les enjeux qui émergent dans l’horizon de cette remise en question du concept de société afin d’en interroger les possibilités et les limites. À la lumière des différentes contributions rassemblées ici, force est de reconnaître que le recours à la société pour comprendre et dire le monde qui vient représente un grand défi intellectuel.

Les auteurs

Jonathan Roberge est chercheur postdoctoral en sociologie et en communication à l'Université McGill.
Yan Sénéchal est chargé de cours au Département de sociologie de l'Université de Montréal et à la Faculté de droit de l'Université Laval.

Stéphane Vibert est professeur agrégé d’anthropologie à l’Université d’Ottawa.

Ont participé à cet ouvrage

Michel Callon, Jean-François Filion, Jean-Sébastien Guy, Bruno Latour, Simon Lavoie, Dominique Morin, Louis Quéré, Jonathan Roberge, Yan Sénéchal, Joseph Yvon Thériault, Stéphane Vibert et Elke Winter.

Caractéristiques

TitreLa fin de la société. Débats contemporains autour d'un concept classique
Directeurs: Jonathan Roberge, Yan Sénéchal et Stéphane Vibert
Année: 2012
Collection: Chaire MCD
Format: 15 x 22,5 cm
ISBN: 978-2-922865-07-3
Pages: 280
Prix: 29,95$